Ras-le-bol général

Le ras-le-bol contre le nain de jardin est encore plus profond que je ne le soupçonnais. C'est une vraie lame de fond qui est en train de se lever dans le pays. Les Français vont bientôt le détester autant que moi. Des dizaines de blogueurs se sont réunis pour manifester contre le refondateur du capitalisme le 27 mars, jour qu'ils ont décrété No Sarkozy Day. Pour un coup d'essai, c'était un vrai coup de maître : ils ont mobilisé plusieurs milliers de manifestants partout en France et au moins mille (selon la police, c'est-à-dire plus du double en réalité, je suis bien placé pour le savoir, ayant été ministre de l'intérieur moi-même) rien qu'à Paris. Apparemment, il n'y avait pas que des sots parmis ceux qui défilaient. Sous la pluie, à Grenoble, une banderole reprenait une citation de La Boétie, un de mes confrères poètes : "Ils ne sont pas grands parce que nous sommes à genoux." Admirable ! Quoique pour faire paraître le court-sur-pattes plus grand qu'il n'est, mieux vaut se tenir couché qu'à genoux, à ses côtés. Ces esprits libres, insoumis et indociles, villepinistes dans l'âme en somme, n'entendent pas en rester là, puisqu'ils ont lancé un appel à une grande manifestation nationale à Paris le 8 mai prochain. Leur communauté Facebook compterait déjà près de 400.000 personnes, leur objectif étant d'atteindre le million de membres. Je vais demander au général Rondot de les infiltrer pour me procurer le fichier de leurs adhérents. Sur le nombre, certains seront bien sensibles aux offres d'adhésion promotionnelle à mon parti politique, que je compte lancer après son lancement le 19 juin. Je compte arroser en priorité les jeunes, qui sont le sel de la démocratie.
A ce propos, moi qui cherchais une promesse que je sois sûr de tenir pour le programme de ma formation politique, que je porte sur les fonds baptismaux - dois-je encore le rappeler ? - le 19 juin prochain, ce mouvement m'en a offert une sur un plateau :  Votez Villepin, pour que chaque jour soit un No Sarkozy Day !