C'est la rentrée : tous derrière moi... contre Sarko

Ceux qui me croyaient encore en vacances en ont été pour leurs frais. Je n'ai pas raté ma rentrée - en forme de sortie - contre mon ennemi juré de la rue du Faubourg Saint-Honoré : le nain de l'Elysée. Pour l'occasion, j'ai retrouvé la grandiloquence de mon discours onusien contre la guerre en Irak.
"Il aura suffi d'un discours à Grenoble et d'un été, d'un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l'insécurité à l'indignité nationale." Les expulsions de Roms font "une tache de honte sur notre drapeau". "Se taire c'est être complice. Il appartient à chaque Française, à chaque Français, de réagir en conscience (...) pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable,  de cette hydre qu'un président et ses courtisans voudraient réveiller au fond de chacun de nous." "Faute morale, faute collective commise en notre nom à tous, contre la République et contre la France."

J'ai hésité à le rebaptiser Jean-Marie Sarkozy mais c'est tellement implicite que même le traître Tron, gracieusement logé par la mairie de Paris, aura compris.
J'ai dit, une fois encore, tout haut ce que tout le monde pense tout bas : la surenchère sécuritaire de l'excité de l'Elysée n'a d'autre but que la provocation et la division pour assurer sa réélection. Comme le disait le regretté Audiard : "Les cons osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."

Burqa or not burqa ?

A la guerre comme à la guerre. Désormais, je suis prêt à tout pour contrer la politique du bouffon de l'Elysée. Y compris à pactiser avec les intégristes islamistes qui rêvent de déguiser toutes les femmes en Belphégor. Désireux de faire oublier ma défense jusqu'au-boutiste de ma réforme du CPE, je suis devenu l'incarnation vivante du consensus et de la tempérance. Sauf avec Sarkozy, cela va sans dire.
"Je ne crois pas que l'interdiction générale soit la bonne solution", ai-je ainsi déclaré à la presse lors d'un déplacement à Dijon. "D'abord parce que c'est une décision qui, vraisemblablement, se heurtera à un problème de constitutionnalité. L'avis du Conseil d'Etat (du 30 mars, NDLR) a montré toutes les réserves qui existaient dans ce domaine. Deuxièmement parce que nous risquons de nous heurter à un problème d'application de la loi." Puis, rassembleur, j'ai appelé à "privilégier le consensus" plutôt que "la stigmatisation, la division" qu'engendrerait l'interdiction sur tout le territoire. Pour mieux stigmatiser moi-même la politique brouillonne et toute d'improvisation du père Fouettard de l'Elysée / "Je regrette donc ce jusqu'au-boutisme, je regrette donc cette tentation de la surenchère qui ne me paraît pas conforme à l'intérêt de notre pays aujourd'hui".

"Est-ce qu'il n'aurait pas fallu privilégier une mesure acceptée par tous, consensuelle, telle qu'une loi concernant les services publics?", s'est également demandé Dominique de Villepin, pour qui "une partie de l'action politique est aujourd'hui détournée de l'essentiel".
Nicolas Sarkozy a décidé mercredi que le port du voile intégral serait interdit "dans tout l'espace public". Le gouvernement déposera un projet de loi en ce sens, malgré la mise en garde du Conseil d'Etat qui avait fait valoir fin mars qu'une telle prohibition serait "très fragile juridiquement".

Portrait d'un "grossiste en charcuterie"

"M. de Charon avait l'apparence massive, lourdaude et rondouillarde d'un grossiste en charcuterie ; son rang se devinait surtout à ses Weston cirées comme des miroirs, car il n'avait point besoin de se crotter au-dehors étant déjà tout crotté au-dedans. Un temps mis à l'écart par l'ancienne impératrice Cécilia, laquelle le traitait de gros inutile, ce fut lui qui lâcha dans les gazettes les déboires de son nouvel époux, pour l'atteindre, elle." Patrick Rambaud, Troisième chronique du règne de Nicolas 1er.

La leçon de sagesse du Parrain

Malgré sa dégaine de mafioso, la petite frappe de l’Élysée ne connaît pas ses classiques. Qu'il n'aie jamais lu la princesse de Clèves et en soit fier, passe encore. La noblesse et la subtilité des sentiments, ce sont des notions qu'il est incapable de comprendre. Mais qu'il ne connaisse pas l’œuvre de Coppola, c'est à croire qu'il est incapable d'aller au bout de son personnage, tout comme de ses réformes.
Son ignorance le perdra. J'ai revu le troisième volet du Parrain ce week-end et j'ai trouvé une scène prémonitoire. Je ne crains pas d'écrire qu'elle explique pourquoi j'aurai finalement la peau de l'avorton de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Elle oppose Andy Garcia, un chien fou en veste de cuir qui se prend pour un caïd, au Parrain, alias Al Pacino. Ce dernier vient de le prendre sous son aile, moins parce qu'il le trouve doué pour le crime organisé que parce qu'il est son neveu .

Il faut couper le cordon

En attendant de franchir le Rubicon, avec la création d'un parti tout entier à ma dévotion, j'ai donné ordre à mes troupes de couper le cordon avec l'UMP. Ce parti ne représente plus la majorité des Français, il faut en tirer les conséquences.
Mon toujours fidèle Jean-Pierre Grand, a ouvert les hostilités. "Pour l'instant, nous restons dans le groupe parlementaire UMP. Cela ne pose pas de problème majeur. Après, à l'UMP, il ne se passe rien, alors s'ils ne veulent plus de nous, on n'en fera pas une jaunisse", a déclaré Jean-Pierre, dans un langage un brin approximatif. Mais enfin, l'interview était donné au Midi Libre, le quotidien du rugby. "Aujourd'hui, passer une heure dans une réunion de parti politique, c'est perdre une heure. Il n'y a plus de jus, plus d'envie, rien", a-t-il ajouté. Interrogé sur la récente entrée au gouvernement du villepiniste Georges Tron , mon affidé a démoli la mascarade de l'ouverture et dégommé Tron au passage, qu'il surnomme en privé Paul Tron.

Joyeuses Pâques

Je ne l'ai pas raté le nabot. S'il pensait que les légions d'honneur qu'il a distribuées à son personnel de justice pour Pâques passeraient inaperçues du grand public, c'est raté. "Je vois, avec bonheur, aujourd'hui pour les intéressés que M. Jean-Claude Marin est nommé officier de la Légion d'honneur, ainsi que M. Patrick Ouart, conseiller judiciaire à l'Elysée. Pour moi, la messe est dite", ai-je raillé le dimanche de Pâques au micro du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. Soit dit en passant, ces nominations m'ont rendu service. Etant donné le piètre état d'avancement du programme de mon futur parti politique, elles m'ont permis de faire parler de moi sans m'exposer. Emporté par l'ironie de la situation, j'ai failli conclure en disant : "Si Marin et Ouart parviennent à me pendre à un croc de boucher en appel, je ne doute pas qu'ils seront élevés au rang de héros de la nation."

Le bilan sécuritaire de Sarkozy passé au Kärcher

La maison Sarkozy prend l'eau de toutes parts. Même ce qui était jusqu'alors porté à l'actif du roitelet, s'inscrit désormais à son passif. Et son camp n'est pas le dernier à remettre les pendules à l'heure. Marie-Josée Roig, députée-maire UMP d'Avignon regrette la politique sécuritaire de... Jospin ! Elle réclame en effet le retour de la police de proximité, tant décriée par l'ex-premier flic de France. La montée galopante de l'insécurité explique, selon elle, la remontée fulgurante du FN aux Régionales. On savait qu'en matière économique le refondateur du capitalisme a conduit la France au bord de la faillite, mais il semblerait qu'en matière de sécurité également, soi-disant sa grande oeuvre, le pourfendeur de la racaille et le nettoyeur de la banlieue au Karcher mérite un zéro pointé. Marine Le Pen peut se frotter les mains. Le serviteur de la France et des Français - en l'occurrence moi - aussi. La sortie de Marie-Josée m'a fourni un nouveau slogan de campagne. Contre le nabot, cela va sans dire. Sur la sécurité : même Jospin a fait mieux que Sarkozy. C'est pire qu'une insulte.

L'UMP premier parti d'opposition à Sarkozy

Ce n'est pas nouveau : les prétendants à la présidentielle de 2012 sont sur les dents et s'y voient déjà. Ségolène confond la présidence de Charentes Poitou avec l'Elysée. Aubry s'imagine que les 54% d'électeurs qui ont voté à gauche aux Régionales ont plébiscité la maire de Lille. Hollande, maintenant qu'il a recouvré l'anonymat politique et qu'il a changé de lunettes, s'imagine qu'il parle au nom des Français. Quant à Strauss-Kahn, il n'envisage même pas de se plier à l'exercice des primaires. Il se rêve en sauveur d'un PS exsangue, à l'issue des primaires. Où, comme en 2006, les haines cuites et recuites étalées au grand jour entre candidats, empêcheront le vainqueur de rassembler son camp.

Ras-le-bol général

Le ras-le-bol contre le nain de jardin est encore plus profond que je ne le soupçonnais. C'est une vraie lame de fond qui est en train de se lever dans le pays. Les Français vont bientôt le détester autant que moi. Des dizaines de blogueurs se sont réunis pour manifester contre le refondateur du capitalisme le 27 mars, jour qu'ils ont décrété No Sarkozy Day. Pour un coup d'essai, c'était un vrai coup de maître : ils ont mobilisé plusieurs milliers de manifestants partout en France et au moins mille (selon la police, c'est-à-dire plus du double en réalité, je suis bien placé pour le savoir, ayant été ministre de l'intérieur moi-même) rien qu'à Paris. Apparemment, il n'y avait pas que des sots parmis ceux qui défilaient. Sous la pluie, à Grenoble, une banderole reprenait une citation de La Boétie, un de mes confrères poètes : "Ils ne sont pas grands parce que nous sommes à genoux." Admirable ! Quoique pour faire paraître le court-sur-pattes plus grand qu'il n'est, mieux vaut se tenir couché qu'à genoux, à ses côtés. Ces esprits libres, insoumis et indociles, villepinistes dans l'âme en somme, n'entendent pas en rester là, puisqu'ils ont lancé un appel à une grande manifestation nationale à Paris le 8 mai prochain. Leur communauté Facebook compterait déjà près de 400.000 personnes, leur objectif étant d'atteindre le million de membres. Je vais demander au général Rondot de les infiltrer pour me procurer le fichier de leurs adhérents. Sur le nombre, certains seront bien sensibles aux offres d'adhésion promotionnelle à mon parti politique, que je compte lancer après son lancement le 19 juin. Je compte arroser en priorité les jeunes, qui sont le sel de la démocratie.
A ce propos, moi qui cherchais une promesse que je sois sûr de tenir pour le programme de ma formation politique, que je porte sur les fonds baptismaux - dois-je encore le rappeler ? - le 19 juin prochain, ce mouvement m'en a offert une sur un plateau :  Votez Villepin, pour que chaque jour soit un No Sarkozy Day !

Le début de la fin

"Elections régionales, conséquences régionales", a-t-il seriné depuis sa raclée des Régionales. Les Français ne l'entendent pas de cette oreille. Pour n'avoir pas compris leur message, le roquet dévisse de 6 points en un mois dans les sondages. Résultat : il n'a jamais été aussi impopulaire depuis son élection, avec seulement 30% de personnes satisfaites contre 65% de mécontentes, selon le baromètre de l'IFOP paru dans le journal du dimanche. Fillon a déclaré ce week-end, dans ce même journal, que SarK.O. était le candidat naturel de la majorité pour 2012. Quand on en est à énoncer des choses naturelles et évidentes, c'est qu'elles ne le sont plus tant que ça. Mon parti politique n'existe pas encore, mais je suppute déjà que les déçus du sarkozysme vont fournir ses plus gros bataillons d'adhérents. Sarkozy va se sentir de plus en plus seul. Et Bertrand bientôt devoir rebaptiser l'UMP en Union pour un Mouvement Personnel.

Georges Poltron

La Sarkozye est aux abois. L'infâme débauchage auquel vient de se livrer le nabot sur l'un de mes plus fidèles lieutenants - du moins le croyais-je jusqu'à aujourd'hui - ne laisse plus de place au doute. Chez le pygmée, rassembler son camp n'est jamais qu'un prétexte pour chercher à affaiblir ses opposants. Mais, mes compatriotes ne sont plus dupes de ses simulacres d'ouverture. Cette fois-ci, ils ne tomberont pas dans le panneau. Brutus s'imagine que je vais me retrouver en "slip", comme le révèle aujourd'hui le Canard, mais le résultat sera identique à celui obtenu avec la gauche et les verts : ragaillardis, revigorés, au firmament des sondages les socialos et les écolos. En tout cas, si Naboléon s'imagine que les villepinistes sont affectés par ce coup bas, mon toujours fidèle François Goulard a bien résumé ce qu'ils pensaient des conséquences de cette petite manoeuvre : "Le PS n'est pas entré au gouvernement avec Bockel et Besson, les villepinistes n'y entrent pas avec Tron." Et Jacques Le Guen d'enfoncer le clou : "Je trouve dommage qu'un homme aussi intelligent que Georges Tron ait accepté un poste de sous-secrétaire d'Etat. Il méritait mieux."

Le pitbull reste à la niche

Le pitbull préféré du nabot, et accessoirement porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a fait les frais de la forme de Fillon dans les sondages d'opinion. "Nicolas-m'a-dit" pensait que cette fois-ci c'était la bonne : que la fin de l'ouverture serait l'occasion ou jamais de le faire rentrer au gouvernement. C'était d'ailleurs bien dans les visées de son mentor. Quel meilleur symbole de fermeture que de nommer le chevelu secrétaire d'Etat ! Mais c'était compter sans Fillon, dopé par sa popularité et le désaveu personnel des Régionales pour Sarko. L'austère de Matignon a donc mis son veto. Pour une fois qu'il ne s'est pas couché, c'est tombé sur Lefebvre.

Fillon président ?

Après la couverture du Point sur "le Président Fillon", l'austère de Matignon a été accueilli par quelques "Fillon président" mardi matin à l'Assemblée par le groupe UMP. Comme si sa popularité laissait croire à ces connards qu'elle suffira à les faire réélire. Lorsqu'il faudra rendre des comptes au peuple sur l'échec de la politique du gouvernement, Fillon aura bien du mal à jouer l'air de la rupture. N'empêche que cet épisode n'a pas dû contribuer à dégonfler son melon. En voyant que ses sondages sont toujours aussi hauts quand ceux du nabot sont de plus en plus bas, Fillon aurait (déjà) songé à démissionner pour se mettre en réserve de la République. La tentation de Sablé, en somme. Mais ce ventre mou n'en a pas le cran, il préfère attendre de se faire virer par le roquet pour endosser les habits de victime. Après tout, avaler des couleuvres, endurer les brimades du fanfaron lui a jusqu'ici plutôt bien réussi dans l'opinion. Les Français raffolent des couilles molles et des paillassons.

La taxe carbone carbonisée

Cette fois, ça y est. Après le second tour calamiteux des Régionales : Sarkozy est désormais sous tutellle de sa majorité. Fini le temps où le pygmée imposait ses moindres caprices à la droite. Après avoir juré ses grands dieux, dans ses voeux à la nation, que la taxe carbone serait représentée au Parlement, dès janvier, puis en juin, après son invalidation par le Conseil constitutionnel, la voici cette fois-ci définitivement morte et enterrée. Il faut dire que depuis la bérézina de dimanche dernier, le défenseur de la nature n'est plus très populaire jusque dans son propre camp. De là à imaginer qu'il ne porte pas les couleurs de la droite en 2012, il n'y a qu'un pas que d'aucuns ont déjà franchi à l'UMP. Or les députés ont voté contraints et forcés la première mouture de la taxe carbone. En pleine crise, taxer les Français sur leur déplacement et les quelques usines qui n'ont pas encore délocalisé leur production en Chine, c'est se tirer une balle dans le pied. SarK.O. le savait très bien, mais cette taxe n'avait rien à voir avec l'écologie, elle visait simplement à donner des gages à l'électorat écologiste. Pour qu'il vote UMP, plutôt qu'Europe Ecologie aux Régionales. Le résultat est à la hauteur de la sincérité de sa conversion au bio.

Guillon se rapproche de la sortie

Dans son humeur du jour, ce matin sur France Inter, Guillon a comparé Besson à une taupe du PS, chargé de saborder la politique de l'UMP - mille excuses, du gouvernement - sur l'immigration. Besson, qui était justement l'invité de Demorand dans la foulée, n'a pas apprécié du tout. L'humour n'est pas son fort, il est vrai. Alors qu'il aurait dû le prendre pour un hommage. Ce portrait avait au moins le mérite de le rendre bien plus intelligent qu'il n'est, et, pour une fois, de ne pas le faire passer pour un traître. Pour sa défense, Besson a une fois de plus endossé ses habits favoris : ceux de la victime de la méchanceté de ses contemporains. La main sur le coeur, il a ainsi déclaré, qu'à peine la chronique de Guillon terminée, les SMS de sympathie à son égard, avaient afflué sur son portable. Espérait-il ainsi tirer une larme à quelques auditeurs ? La duplicité est un métier.

ça sent le sapin à l'Elysée

54% pour la gauche aux Régionnales. Il n'y guère que Lefèvre et Dati pour faire encore semblant d'y croire. L'ex-fashion victim de la justice était pitoyable sur France 2, ce matin, en disant qu'on ne pouvait pas parler de succès pour la gauche en raison de l'abstention. Et d'utiliser ce même terme pour qualifier la victoire de la droite aux Européennes, alors que l'abstention avait été alors bien supérieure : 60% contre 49%.
Les darons de l'UMP, eux, ne machent plus leurs mots. Raffarin - que je surnommai naguère Raffa-rien, ce que je retire désormais - n'y est pas allé par quatre chemins. "Les Français veulent moins de réformes et plus de changement." Autant dire que la politique du pygmée, c'est que du vent, des palabres, des commissions, des contorsions, qui n'améliorent pas la vie des gens. Tu parles d'une rupture ! Un sénateur UMP a même dit tout haut ce que beaucoup pensent  tout bas, à savoir que Sarkozy n'était plus son candidat préféré pour 2012, et de citer les noms, dans l'ordre, de Juppé, Coppé et... votre serviteur.
Un sondage, un brin machiavélique, a demandé aux Français s'ils souhaitaient que Sarkozy se représentent à droite en 2012. Deux tiers ont répondu non !
La preuve que c'est non seulement la politique (ou plutôt son absence) que la personne du nabot qui est rejeté par le peuple.

SAR K.O.

Qui l'aurait cru ? Je vais m'abonner au Nouvel Observateur. Ce jeudi, leur une de couverture m'a convaincu de passer à l'acte : SARK.O. Sarkozy K.O. ! Sonné, fichu, kaput, terrassé, carbonisé, atomisé... le nain de jardin. Je ne crains pas de le dire haut et fort, de le proclamer, comme si j'étais à la tribune de l'ONU à défendre la vieille Europe contre l'impérialisme américain : les jours du refondateur du capitalisme à l'Elysée sont comptés. Surtout qu'il fait tout pour s'enfoncer, ce con-là. En niant sa défaite aux Régionales et en s'entêtant dans sa stratégie du parti unique, il creuse sa propre tombe et... mon sillon. Dixit Fillon ! Le Canard a rapporté les propos de Monsieur Gendre tenus dimanche soir : "La stratégie d'unité au premier tour est un désastre. L'électeur de droite n'a pas d'autre choix que de voter pour l'UMP ou de s'abstenir. Cela ouvre un boulevard à Villepin." Propos tenus évidemment loin des micros et des caméras, devant ses fidèles à Matignon. Il va falloir que je m'abonne au Canard également.
A deux ans de la présidentielle et donc des législatives, autant dire demain, les députés ne vont pas tarder à ruer dans les brancards. Et c'est pas Copé qui va chercher à les amadouer. Tout le contraire, il boit du petit lait. Il avait du mal à contenir sa satisfaction dimanche soir. Quelques-uns pensent déjà tout haut que "Guaino m'a écrit" n'est peut-être plus le bon cheval pour 2012. Pire, qu'il est devenu un boulet, dont ils vont devoir se débarrasser s'ils veulent avoir une chance d'être réélus. Car un député n'a qu'une idée en tête : sa réélection. Il va falloir que je me fasse pardonner de les avoir traiter de connards ces couillons-là pour qu'ils se rallient à ma crinière blanche. Tron, Grand, Mariton et Goulard n'attendent que ça pour se sentir moins seuls. Il va falloir que je me mettre à lire "l'Equipe", que j'apprenne à faire peuple et à rire à leurs blagues à deux balles. On n'a pas rien sans rien !

La 3ème chronique du règne de Nicolas 1er

Voilà une lecture qui me met du baume au coeur chaque année, et que j'encourage les Français à lire de toute urgence. L'académicien Goncourt Patrick Rambaud vient de publier la 3ème chronique du règne de Nicolas 1er. Dans le premier tome, Chronique du règne de  Nicolas 1er, Rambaud donnait déjà toute la mesure de son talent et de sa faculté à distinguer le bon grain de l'ivraie, l'homme d'état de l'imposteur. J'en veux pour preuve ce portrait très fidèle de ma personne :  "Tout séparait Sa Majesté de M. le duc de Villepin. Celui-ci était un grand homme bien fait, avec un grand nez, des mèches prématurément blanches et fournies, et une physionomie telle qui ne se pouvait oublier quand on ne l'aurait vue qu'une fois : elle avait de la gravité et de la galanterie, du sérieux et de la gaieté ; ce qui y surnageait, ainsi que dans toute sa personne, c'était la finesse, l'esprit et surtout la noblesse... avec cela un homme qui ne voulait jamais avoir plus d'esprit que ceux à qui il parlait, sauf s'il parlait à Sa Majesté qu'il ressentait comme son exact contraire."

Le troisième opus est dans la même veine. Le fanfaron de l'Elysée y est, une fois encore, habillé pour l'hiver. Dès l'exergue de l'ouvrage, avec une citation de Napoléon le Petit de Victor Hugo : "Ceux qui ont peur, la nuit, chantent, lui, il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets , ne pouvant créer, il décrète." Rambaud lui donne à chaque page de nouveaux surnoms ridicules à souhait. "Sa Phosphorescente Majesté" pour railler son goût de la parade ; "Notre Tressautant Leader" pour moquer ses tics, ou, pour noter sa popularité en berne,  "Notre Adulé Souverain".
Qui se ressemble s'assemble... Les portraits des parvenus qui composent sa garde rapprochée ne manquent pas de sel. Leur proximité de moeurs et d'allure avec leur grand homme est saisissante. De véritables portraits en creux du Nabot. Celui de Pierre Charon, son conseiller politique, autrement dit son valet de chambre, est un morceau d'anthologie. "M. de Charon avait l'apparence massive, lourdaude et rondouillarde d'un grossiste en charcuterie ; son rang se devinait surtout à ses Weston cirées comme des miroirs, car il n'avait point besoin de se crotter au-dehors étant déjà tout crotté au-dedans. Un temps mis à l'écart par l'ancienne impératrice Cécilia, laquelle le traitait de gros inutile, ce fut lui qui lâcha dans les gazettes les déboires de son nouvel époux, pour l'atteindre, elle."

Finalement, avec ses grands airs de pimbêche et son visage dur, sa Cécilia avait plus de classe que sa top modèle de Carlita, toute en minauderie. A l'époque de leur attelage improbable, l'entourage du "Gigotant Monarque" comptait des profils plus recommandables. Un dont je me rappelle comme si c'était hier, c'est le jeune Martinon. Un protégé de Cécilia, dont "Notre Souverain Eternel" fit son porte-parole puis son martyre. Allant jusqu'à le traiter d'imbécile devant une caméra indiscrète. Après qu'il ait arrangé une interview avec une journaliste américaine, qui n'était pas là pour faire tapisserie. Contrairement à la plupart de ses confrères français. Ainsi, mal briefé par l'infortuné Martinon, cette dernière eut l'outrecuidance de poser au Fielleux une question sur sa vie privée, au motif qu'il l'étalait sur la place publique à la moindre occasion.

De l'eau dans le gaz ?

Le Tout-Paris en fait des gorges chaudes. Le roquet serait encore cocu ! Son Italienne, il est vrai peu portée sur la monogamie, ce qu'elle confessa naguère, filerait le parfait amour avec un artiste de variétés fraîchement primé aux Victoires de la musique. Elle a le chic pour repérer l'homme en forme, celle-là. Et comme les sondages l'indiquent, aucun risque de le confondre avec son époux en ce moment. Vivement que Carla vienne gratter sa guitare sous mes fenêtres : ce sera le signe que j'ai toutes mes chances pour l'Elysée.  Je l'avais déjà dit au moment où Cécilia filait à l'anglaise chaque week-end voir son publicitaire à New-York : "Quand on ne sait pas garder sa femme, on ne peut pas diriger la France."
Il paraît qu'il se consolerait dans les bras d'une sportive qu'il a recrutée il y a peu de temps au gouvernement. Vu qu'il n'a rien d'un étalon et possède de surcroît une santé soufretteuse (qui l'empêche de courir plus de dix minutes au soleil sans tomber dans les pommes), je doute que le Haineux tienne la distance bien longtemps. Il va peut-être finir son mandat prématurément, comme le regretté Félix Faure.
C'est la Dati qui doit pester. Alors que s'ouvrait enfin à elle une fenêtre de tir, manque de bol, elle se trouvait trop loin de son Prince, exilée à Strasbourg... à son corps défendant.

Guillon bientôt viré ?

Même si ce n'est pas dans ma nature, je pardonne à l'électron libre de France Inter, Stéphane Guillon, de m'avoir traité de vieux beau le mois dernier. Car s'il ne me porte pas dans son coeur, je devine qu'il déteste le renégat de l'Elysée au dernier point. Qualité immense à mes yeux, surtout lorsqu'elle permet de tourner en ridicule chaque matin mon meilleur ennemi à la radio. Or, tout ce qui affaiblit mon meilleur ennemi est bon pour ma candidature et mon projet au service de la France et des Français. Faisant allusion aux rumeurs d'infidélité de la Reine de beauté propagées - abusivement ? - sur le net, le saltimbanque a une fois de plus repoussé les limites de la cuistrerie : "Quand Ken perd son château et ses avions du Glam, Barbie va s'en voir ailleurs." On dirait du Fogiel, quand celui-ci demande, en direct sur Europe 1, à Carlita si elle aurait épousé son "chouchou" s'il n'avait pas été président. Et c'est presque aussi méchant que Sarkozy quand il parle de Fillon avec ses conseillers, ou qu'il le traite de "collaborateur" devant les journalistes. La question est maintenant de savoir quel prétexte va utiliser le patron de France Inter, Jean-Luc Hess, pour virer Guillon.

Record battu : 8 heures 30 à tâter le cul des vaches au Salon des bouseux

L'élève a dépassé le maître. Même Chirac n'a jamais tenu aussi longtemps Porte de Versailles, au Salon de l'Agriculture. Huit heures trente, montre en main ! Quand j'ai vu cette forêt de micros et de caméras qui m'attendait, ça m'a donné envie de rester : j'étais sûr de faire la une du 20 heures. Ça n'a pas manqué : la Ferrari en a fait ses choux gras. Une expression de circonstance.... Le sens de la formule est décidément ma marque de fabrique. Et puis l'accueil de la France d'en-bas m'a réchauffé le coeur. Une paysanne m'a trouvé bel homme ; un paysan a salué ma fibre sociale. En la comparant aussitôt à celle du nain de l'Elysée, pour s'en moquer. Ah ! Sacrés Français, je ne saurais trop louer leur capacité d'amnésie : elle est infinie ! Ils ont déjà oublié mon CNE et mon CPE : comme entreprise de démantèlement ultralibéral du Code du travail, c'était pourtant d'un rétrograde digne de la politique sociale de l'Elysée. Presque aussi scandaleux que son bouclier fiscal. Mais ces veaux de Français - comme les surnommait jadis, en privé, mon Général - ont déjà tout oublié. De quoi me refaire une virginité. Moi le mondain, le diplomate, l'éminence grise, le technocrate planqué sous les ors des palais nationaux, je vais bientôt faire plus peuple que le nain. Il faut dire qu'avec sa Carla, ses costumes Prada de mafiosi,sa montre Patek Philippe à 30000 euros, le moindre oligarche nommé milliardaire par Poutine passe en comparaison pour un modèle de sobriété. L'amnésie des Français, c'est la providence des hommes politiques. Quand j'ai appris que Chirac était désormais l'homme politique le plus populaire de France, alors qu'il a fini son mandat à 20% d'opinions favorables, j'ai compris qu'il ne m'était pas interdit de rêver à l'Elysée. Après tout, n'ai-je pas fait toute ma carrière au service de la France, comme j'aime à le répéter à la moindre occasion ? Les Français finiront bien par s'en persuader à force de m'entendre le leur dire. J'ai bien sûr rendu un vibrant hommage, plein de sous-entendus, à Jacques Chirac. A mon troisième tour de salon, et à mon huitième gorgeon de blanc, j'ai fini par trouver un pommier - j'entends par là un cultivateur de pommes. Lorsque ce dernier, vêtu d'une chemise en laine à gros carreaux, m'a tendu une pomme et que j'ai croqué de mes belles dents éclatantes dedans, je me suis - très spontanément - écrié : "Jacques Chirac a eu raison de choisir la pomme pour sa campagne présidentielle en 1995." Si je décide de me lancer en 2012, je n'ai pas encore choisi l'emblème de ma campagne. Quoique, depuis ma visite d'une porcherie le mois dernier en Bretagne, où j'ai lancé à la cantonade : "ça vous rappelle quelqu'un ? " en désignant le porcelet que je tenais dans mes bras, j'aurais bien ma petite idée sur la question. Pourquoi pas une marionnette vaudou, criblée d'aiguilles tâchetées de sang, représentant un porcelet portant la tête du nain surmontée de ses grandes oreilles de diable ?

La justice a lavé mon honneur, même si Sarkozy s'acharne à vouloir le salir

Mon répit n'aura été que de courte durée. Je dois reconnaître que le nabot m'a pris à contre-pied. Quand il a annoncé, dans la foulée de ma relaxe, qu'il ne ferait pas appel de la décision du tribunal, j'ai cru à sa volonté d'en finir avec toute cette boue, de tourner définitivement la page de cette querelle fratricide, mauvaise pour la majorité et donc pour sa réélection. J'aurais dû me méfier ! Le Refondateur du Capitalisme n'est jamais à court de mensonge. Chez lui, c'est une seconde nature. Chirac, en comparaison, c'est la sincérité faite homme. "Je ne ferais pas appel" : tu parles ! En tant que partie civile au procès, il n'en avait pas le pouvoir ! Mon avocat me l'avait bien dit. Avocat moi-même - depuis peut de temps, il est vrai - , j'aurais dû rester sur mes gardes. Manoeuvre rhétorique pour simuler l'apaisement à l'adresse de l'opinion, l'endormir encore une fois, comme dans ses discours. Sa sournoiserie est sans limite. Comment ai-je pu me laisser piéger comme un bleu ? Corps étriqué ; esprit étriqué. Le nain n'est jamais en retard d'une petitesse. La mesquinerie lui sert de boussole politique.