L'UMP premier parti d'opposition à Sarkozy

Ce n'est pas nouveau : les prétendants à la présidentielle de 2012 sont sur les dents et s'y voient déjà. Ségolène confond la présidence de Charentes Poitou avec l'Elysée. Aubry s'imagine que les 54% d'électeurs qui ont voté à gauche aux Régionales ont plébiscité la maire de Lille. Hollande, maintenant qu'il a recouvré l'anonymat politique et qu'il a changé de lunettes, s'imagine qu'il parle au nom des Français. Quant à Strauss-Kahn, il n'envisage même pas de se plier à l'exercice des primaires. Il se rêve en sauveur d'un PS exsangue, à l'issue des primaires. Où, comme en 2006, les haines cuites et recuites étalées au grand jour entre candidats, empêcheront le vainqueur de rassembler son camp.

Le nouveau, c'est que la même chose est en train de se produire à droite. A commencer par l'UMP, où les candidats se bousculent au portillon. A croire que Bertrand ne tient plus son monde. Il est vrai que les sondages sur l'impopularité record du fanfaron ont délié les langues et décomplexé les égos. Plus d'un Français sur deux ne veut plus du minus comme candidat. A droite, c'est près d'un électeur sur trois.
Le chouchou des Français et des sympathisants de l'UMP, c'est Fillon. Juppé est loin derrière, ce qui ne l'a pas empêché de se déclarer. Il faut dire qu'il a déjà un programme pour résorber les déficits abyssaux du pays : supprimer le bouclier fiscal. Rien de moins que le symbole du sarkozysme ! Le fameux bouclier qui devait faire rentrer Johnny au bercail et tous les nababs expatriés à sa suite en Suisse et en Belgique. On connaît le résultat... Au final, ce n'est qu'une mesurette clientéliste, qui concerne 20000 personnes à peine et coûte seulement 600 millions par an. Une paille en comparaison de la réduction de la TVA sur la restauration (3,5 milliards), de la suppression des droits de succession (2 milliards) et des charges et de la fiscalité sur les heures supplémentaires (2,5 milliards). Juppé, l'inspecteur des Finances, le sait bien. Mais Juppé, le politique, préfère afficher sa différence. La majorité est une famille très unie dans l'adversité.